Passation réussie
Quatre mois après le départ fracassant de Rutte (ce dernier, inamovible jusqu’ici, a quitté la vie politique), son parti, le VVD, est toujours vivant. Celle qui lui a succédé, Dilan Yesilgöz-Zegerius, est, ironiquement, elle-même une ancienne réfugiée d’origine turque et kurde. Son arrivée aux Pays-Bas, à l’âge de huit ans, remonte au coup d’État en Turquie de 1980, qui a forcé ses parents à fuir. Ce qui ne l’empêche pas de défendre une ligne dure en matière de politique d’asile, tout en cultivant une certaine ambiguïté sur la méthode à employer. “Même si nous souhaitons aider tout le monde, le flux migratoire vers les Pays-Bas est trop important et nous ne pouvons plus y faire face en tant que pays densément peuplé (…). Je veux que cela change. Nous devons lutter dès maintenant contre la migration incontrôlée. Sinon, nous perdrons encore plus de vue ceux qui viennent ici: nos services sociaux deviendront inabordables et il n’y aura plus de place pour les personnes qui fuient réellement la guerre et la violence. Je veux empêcher cela”, d étaillait-elle voilà une quinzaine de jours, n’excluant pas, d’ailleurs, de gouverner avec l’extrême droite (PVV) dans une coalition. Une stratégie qui semble avoir payé, si l’on en croit les derniers sondages favorables au VVB, qui pourrait rafler autour 28 sièges (sur 150) au parlement selon l’institut sondagier IPSOS.